Évènement

Journée d'inauguration du GIS Euro-Lab

La première journée de rencontre du GIS Euro-Lab s’est déroulée le samedi 29 janvier 2022, au sein de l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, dans l’amphithéâtre Richelieu.

La journée a été inaugurée par les discours de Fabienne Peraldi-Leneuf, Vice-Présidente chargée de l’Europe à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, et Marie Gaille, directrice de l’Institut National de Sciences Humaines et Sociales au CNRS. La matinée s’est poursuivie avec une présentation animée par Antoine Vauchez (Paris 1, CNRS) et Hélène Michel (Université Strasbourg, SAGE, IT-Makers) sur le contexte de création du GIS Euro-Lab et un questionnement sur le sens à donner à cette initiative. L’objectif général de cette journée étant de créer un programme pour les quatre années à venir du GIS Euro-Lab.

EURO-LAB, POURQUOI MAINTENANT ?
 

Fabienne PERALDI-LENEUF a exprimé sa satisfaction de voir un réseau tel que le GIS Euro-Lab se créer, au moment où débute la Présidence Française de l’Union Européenne. Ce réseau permettra de rendre plus visibles les travaux sur l’UE sur la scène internationale et de s’ancrer dans une perspective européenne, en coopération avec les associations scientifiques qui sont actives sur les études européennes en France.
La création d’Eurolab est concomitante d’un mouvement plus vaste qui tends au renforcement des liens universitaires à l’échelle européenne.
La création du GIS est une opportunité pour s’ouvrir, non seulement sur les recherches européennes, vers l’Europe, et d’exister en tant qu’établissement français au sein de la globalisation européenne qui existe.

Marie GAILLE : Le GIS Euro-Lab vise à structurer une communauté de chercheurs autour de l’objet européen. Ce sera un espace important de transdisciplinarité. L’Euro-Lab sera également un espace qui permettra une meilleure visibilité des travaux, à la fois à l’échelle internationale et nationale. Il est bienvenu que ce GIS se constitue pour accompagner la réflexion sur le devenir des démocraties européennes.

Antoine VAUCHEZ : La naissance d’un réseau de 27 Universités est issue de rencontres et d’enthousiasme pour créer ce réseau commun de chercheur.es de sciences humaines et sociales (SHS). Les travaux des différents chercheurs sont mal connus par-delà les barrières disciplinaires. Un des objets de ce GIS est d’offrir une plateforme d’information sur l’ensemble des travaux sur les objets européens, aux jeunes chercheurs. C’est également l’occasion de réfléchir aux manières dont la recherche se fait dans nos différentes disciplines, et la manière dont sont construits les objets de recherche européen, et analyser le type de sources et données sur lesquels sont bâties nos recherches. 

Est-ce pertinent de réunir la recherche française quand les débats ont lieu à l’international ? A partir des expériences internationales des chercheurs, nous pouvons revenir sur cet espace français, se demander sa singularité, ses angles morts, et sans franco-centrisme comprendre ce que notre recherche doit à des spécificités universitaires nationales.
Va-t-on vers un confinement des européanistes dans les SHS ? Ce réseau peut être un outil de circulation des débats des SHS dans les études européennes.

Pourquoi construire un GIS maintenant ? Est-ce une urgence ?  Il existe une certaine urgence quant aux tensions et crises qui traversent aujourd’hui l’Europe, et qui mettent à mal certaines valeurs politiques qui sous-tendent l’idéal de la libre recherche. L’Euro-Lab pourrait servir à faire le point sur les contextes dans lesquels nous travaillons, et les effets de contexte. L’enjeu est de maintenir la diversité disciplinaire tout au long du projet.

Hélène MICHEL : Le GIS n’a pas été constitué ex-nihilo. Nous avons tous des expériences de recherche, de formation sur l’Europe, des expériences de travail interdisciplinaires. Fort de nos expériences, nous pouvons investir ce réseau et le façonner à notre guise.      
L’Euro-Lab ne vise nullement à remplacer les réseaux déjà existants, mais vient conforter les associations disciplinaires, les groupes de recherches, les unités de recherche et associations internationales.

L’Euro-Lab a cinq grands objectifs :

  1. Donner une visibilité aux travaux individuels et collectifs sur l’Union Européenne, à travers un annuaire, un portail universitaire, une veille sur les projets de recherche, pour donner accès aux résultats à un public qui n’est pas nécessairement académique.
  2. Favoriser la circulation de l’information : l’information circule au sein d’une discipline ou d‘un domaine spécifique, mais il est plus rare d’avoir des échanges entre secteurs disciplinaires.
  3. Créer un espace d’échange en direction des jeunes chercheurs, à travers, par exemple, un séminaire régulier ou des moments de socialisation qui se distinguent de ceux déjà existants. 
  4. Tenir une veille sur les travaux et aider à la réflexion sur l’état des recherches, par la rédaction d’un Livre Blanc de la recherche.
  5. Le GIS peut contribuer au débat public, national et européen, et ce dans un temps plus long que celui de la PFUE. L’idée est de contribuer au débat afin d’éclairer les crises politiques, sociales et économiques.

Ouverture des discussions avec les membres du GIS présents (9h30-11h)

  1. La place des différentes disciplines :

Il est apparu dans les débats la nécessité d’intéresser toutes les disciplines au GIS Euro-Lab (Laurent WARLOUZET, Sorbonne Université). Certaines disciplines présentent néanmoins des spécificités, comme l’économie, où les chercheurs sont moins incités à travailler sur l’objet européen (Anne-Laure DELATTE, Université Paris-Dauphine, CNRS) ; ou encore la sociologie il existe moins de structures formelles pour les chercheurs européanistes (Magali BALLATORE, Aix-Marseille Université). Tout cela pourrait prendre la forme d’un Livre Blanc, qui ferait état de la recherche sur l’Union Européenne (Antoine VAUCHEZ).

  1. La position française dans le divise de recherche européen :

La position française multidisciplinaire sur l’objet européen, représentée par le GIS Euro-Lab, permettra de mieux dialoguer avec d’autres chercheurs européens qui ne conçoivent pas qu’il n’y ait pas une position française dans l’espace de recherche européen (Jérôme CREEL, Sciences Po / ESCP). Le GIS peut également s’engager dans une démarche d’autoréflexion sur la manière française d’aborder l’Europe comme objet de recherche et objet politique (Fabrice LARAT, INSP – ex ENA).

  1. Les bases de données :

Un échange d’expérience entre disciplines sur l’utilisation des bases de données européennes pourrait permettre d’élargir les recherches (Antoine VAUCHEZ).

  1. La contribution au débat public :

Il y a un enjeu d’influence à l’extérieur de la réflexion très riche qui est menée en France sur les sujets européens. Il semble important de trouver le rôle que jouera le GIS Euro-Lab en termes d’aide au débat public (Thierry CHOPIN, ESPOL).

  1. Aborder le thème de l’Europe sous le prisme culturel et en faire un marqueur de la position française dans la recherche européenne :

Le GIS Euro-Lab pourrait être à l’origine d’évènements culturels croisant le travail universitaire et le travail artistique ou documentaire ; par exemple en créant un festival du documentaire sur l’Europe (Antoine VAUCHEZ). Ce serait un marqueur de la manière dont la recherche se fait en France, en associant le scientifique et culturel, c’est ce qui est attendu en Europe (Loïc AZOULAI, Sciences Po Paris).

  1. La visibilité du GIS Euro-Lab

La visibilité du GIS peut passer par la création d’un Blog, plateforme qui permettra de centraliser l’état de la recherche au sein du GIS. Olivia TAMBOU (Université Paris-Dauphine), forte de son travail à la création du Blog de Droit Européen, pourra mettre ses compétences au service du blog du GIS.

  1. Structuration des chercheurs sur l’objet européen :

L’intérêt du GIS est d’être un espace de discussion entre les disciplines, et permet de favoriser la structuration des chercheurs européanistes, à travers un projet commun (Natalie RUBIO, Aix-Marseille Université).

 

  1. La langue de travail

Le Verfassungsblog a du succès car les juristes écrivent en anglais, et la majorité des européens lit l’anglais, alors quel sera le format linguistique des activités du GIS ? (Anastasia ILIOPOULOUPANO, Paris 2)