Débats et Controverses - Unis par la musique ? Eurovision, géopolitique(s) de l'Europe
[REPORT DE LA SEANCE INITIALEMENT PREVUE LE 26 AVRIL 2024]
Pour cette nouvelle séance du séminaire "Débats & Controverses", le GIS Euro-Lab vous propose un échange autour du concours Eurovision de la chanson, entre vecteur d'intégration et reflet des dissensions à l'oeuvre sur le continent européen.
Liverpool, mai 2023. Le Royaume-Uni accueille la 67ème édition du concours Eurovision de la chanson en co-organisation avec l’Ukraine, pays vainqueur de la précédente édition alors dans l’impossibilité d’accueillir le concours sur son territoire en raison de l’invasion russe. Pour mieux symboliser la réunion de l’Europe à travers la musique, c’est du slogan « United By Music » que choisissent de se doter les télédiffuseurs britannique et ukrainien, avant que l’Union Européenne de Radiotélévision (UER) ne décide d’en faire le mot d’ordre permanent du concours à partir de l’édition 2024.
Dans une décennie marquée par le contexte post Seconde Guerre Mondiale et l’émergence de la guerre froide, le concours Eurovision de la chanson se veut initiateur de relations culturelles entre les pays membres de la tout récemment créée UER. Au fil des années, il va s’imposer comme un vecteur d’intégration et de construction européennes, en parallèle des élargissements successifs de la Communauté Economique Européenne et de l’Union Européenne, dessinant une carte de l’Europe au-delà de ses frontières institutionnelles, voire géographiques.
68 ans après sa première édition, l’Eurovision s’est aujourd’hui imposée comme l’événement télévisuel non-sportif le plus regardé au monde, avec près de 200 millions de téléspectateur·rices. Avec 40 pays participants en moyenne, il met non seulement en lumière la diversité et l’iconoclasme des scènes musicales européennes tout se faisant le porte-voix des « valeurs d’inclusivité, d’égalité et d’universalité ».
« Unis dans la diversité », certes, mais plus qu’une simple compétition musicale, l’Eurovision est également le miroir d’une Europe traversée par des bouleversements géopolitiques et des tensions. Au-delà de l’outil diplomatique qu’il représente et des alliances culturelles et régionales à l’œuvre sur le tableau des votes, le plus grand concours musical au monde devient le centre des conflictualités qui traversent « son » territoire européen (Ukraine-Russie, Israël-Palestine, Arménie-Azerbaïdjan, etc.), à l'instar d'une édition 2024 tout juste achevée et traversée par des tensions inédites.
"Unis par la musique ? Eurovision, géopolitique(s) de l'Europe" - Lundi 17 juin 2024 - 10h-12h | Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, Campus Port-Royal - Centre Lourcine, salle 13 | en présentiel et en visioconférence - inscriptions en présentiel avant le vendredi 14 juin midi.
Un débat animé par Rémi Pastor (Secrétaire Général du GIS Euro-Lab, rédacteur en chef d’eurovision-quotidien.com)
Avec la participation de :
Oranie Abbes, enseignante-chercheuse à l'Université de Lorraine, elle réalise un doctorat sur le concours de l'Eurovision, un outil diplomatique au service des relations intra-européennes entre 1956 et 2022. Spécialiste de l'Eurovision, ses champs disciplinaires principaux sont la sociologie des arts du spectacle, l'audiovisuel, les musiques actuelles et les sciences de l'information et de la communication. Ingénieure de projets, elle est également membre de l'équipe de rédaction d'un média anglo-saxon dédié à l'actualité du concours de l'Eurovision.
Fabien Randanne, journaliste culture à 20 Minutes
Dr. Dean Vuletic. Historien de l’Europe contemporaine, il est spécialiste du concours Eurovision de la chanson, notamment en qualité de conférencier et d'expert médiatique. Il est l'auteur du premier ouvrage universitaire consacré à l'histoire de l'Eurovision, Postwar Europe and the Eurovision Song Contest (Londres, Bloomsbury, 2018) et a enseigné le premier séminaire universitaire dédié à l'Eurovision à New York University. Docteur en histoire européenne moderne de l'Université de Columbia, il est actuellement Professeur à l'Université de Luxembourg.
Crédits photo : Corinne Cumming - EBU