La conflictualité dans l'Union européenne

Quels rapports l’Union européenne entretient-elle à la conflictualité ? Est-ce un moteur de l’intégration ? Ou au contraire une menace pour son existence même ?

La réponse à cette question n’est pas univoque, comme le montre l’ouvrage. Alors que les crises, nombreuses, qui ont jalonné la construction européenne, ont incontestablement participé à l’approfondissement du processus d’intégration, l’Union s’est aussi construite sur une forme d’esquive du conflit qui a contribué à sa désaffection par les citoyens. En effet, le modèle de gouvernance européen, fondé sur des organes a-politiques et reposant sur une légitimité d’expertise, ne semble plus en mesure de produire le « consensus permissif » sur lequel s’est construite l’Union européenne. Face à ce constat, il peut sembler nécessaire de réintroduire la possibilité du dissensus et du clivage, éléments indispensables de tout débat démocratique.

La première partie de l’ouvrage revient sur ce rapport ambivalent à la conflictualité, la construction du projet politique européen ayant oscillé entre évitement, acceptation, voire revendication – assumée – du conflit. Les deuxième et troisième parties vont au-delà de cette observation en distinguant les conflits qui constituent un mode d’existence pour l’Union (ceux relatifs aux finalités ou au domaine de l’Union) et ceux qui peuvent engendrer une véritable rupture (les conflits entre les niveaux européens et nationaux, d’une part, et les conflits de valeurs, d’autre part).

Réunissant les contributions d’éminents spécialistes – juristes, politistes, philosophes ou historiens – des questions européennes, l’ouvrage s’adresse à tous ceux qui souhaitent approfondir leurs connaissances de l’Union européenne et de son droit.